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Ghost Gifts de Laura Spinella


 Alors, si la fréquentation des spectres vous attire et qu’il vous prend l’envie de vous laisser entraîner dans une intrigue palpitante, non dénuée de démêlés sentimentaux, je vous engage à lire la version française qui sera prochainement publiée sous le titre "Les reliques de l'au-delà" dans la collection « Infinity » des éditions MxM Bookmark.

 

Photographiée ici en compagnie d’Auggie, Laura Spinella vit non loin de Boston avec son mari, ses trois enfants, ses deux chiens et ses deux chats.

 

Son actualité littéraire est consultable sur son site : http://lauraspinella.net dont sont extraites ses photos utilisées dans cet article.

 

 

Crédits photographiques : Jaclyn L Photography


Une adolescence entre fête foraine et fantômes

D’emblée, vous serez plongé(e) dans l’atmosphère pittoresque de la fête foraine où est élevée Aubrey, entre la barbe à papa et le funnel cake, la grande roue et les attractions de type Ripley.

 

Pendant plus de trente- cinq ans, Robert Ripley, auteur de bandes dessinées, journaliste et explorateur, a parcouru le monde pour rassembler dans ses Odditoriums (« bizarrariums »), les choses les plus incroyables et inattendues.

Extrait de : www.ripleys.com

 

« J’ai voyagé dans 201 pays et la chose la plus étrange que j’aie vue a été l’homme. » Robert L. Ripley

 

Bientôt, vous serez initié(e) aux secrets des présents des fantômes (ghost gifts), reliques de l’au-delà dont elle entre en possession de manière fortuite et qui servent de catalyseurs à la connexion entre les défunts et les êtres chers qu’ils ont laissés derrière eux.


La naissance d'une idylle

De son enfance nomade à la rédaction du Journal de Surrey, Aubrey pourra compter sur le soutien d’anges tutélaires, sa grand-mère Charley, un personnage haut en couleur, Malcolm, rédacteur en chef débonnaire et paternaliste, voire…

le « so british », intraitable et un rien sexy Levi St John, qui couvre avec elle la sordide découverte des ossements de Missy Flannigan, une jeune femme disparue vingt ans plus tôt.

 

Des fantômes bienveillants, un couple d’amoureux, "Beyond Tomorrow", romance de Noël réalisée par Edward Sutherland et produite par Lee Garmes en 1940, sera le premier point commun qui guidera Aubrey et Levi sur la voie de l’amour.

 

Voir "Beyond Tomorrow" sur Youtube.


L'atmosphère du roman

De la même manière que les esprits guident Aubrey dans les méandres d’une enquête aux multiples rebondissements sur le meurtre de Missy, l’auteure nous fait traverser à gué le Styx des turpitudes de la ville de Surrey en émaillant le roman de références littéraires, cinématographiques et sociétales qui confèrent à cette romance une ambiance cosy et une dimension humaine captivantes.

Au début du roman, Levi compare Aubrey à Joan Didion, pionnière du Nouveau journalisme et chroniqueuse fétiche de l’Amérique des années 60 et 70. La créativité qui fait le succès de la rubrique immobilière d’Aubrey naît de sa capacité à cerner « l’esprit » aux sens propre et figuré des lieux qu’elle visite en prélude à ses articles.

 

Ce livre présente également une savoureuse mise en abyme du thème du parcours initiatique. Enfant, Levi dévore des œuvres telles que Le Comte de Monte Cristo. Adolescente, Aubrey se réfugie dans Les Garennes de Watership Down, de Richard Adams, un maître du genre qui décrit l’exode de quelques compères lapins confrontés à l’impermanence. Le personnage de Fiver (Cinquain), jeune lapin prescient y rencontre la même incompréhension, relative à son don, que l’héroïne.


D’autres allusions, par exemple à De l’eau pour les éléphants de Sara Gruen, qui associe misère humaine et maltraitance animale sur fond de Grande Dépression, tout le contraire de la fête foraine de Charley, ou encore à Oliver Twist, que cite par dérision la grand-mère d’Aubrey, complètent le tableau. Jusqu’à ce que l’épilogue rassemble les héros sur une plage de sable fin du Connecticut.

 

Ce roman m’a agréablement divertie et j’espère qu’il en sera de même pour vous.

Envie d’en savoir plus ? Voici un teaser pour la route... vers l’au-delà et ses secrets.

Bonne lecture !


Couvrir le scoop du moment, qui plus est en partenariat avec Levi St John, journaliste suffisant et intraitable parachuté par le groupe de presse propriétaire de leurs quotidiens respectifs, voilà qui n’était pas dans les projets d’Aubrey Ellis, la chroniqueuse immobilière du Journal de Surrey.

 

Encore moins sur un sujet aussi sordide que la découverte dans le sous-sol de Dustin Byrd, le directeur adjoint des parcs et équipements de loisir de la ville, des ossements de Missy Flannigan, une étudiante charmante et dévouée, disparue deux décennies plus tôt. Certes, la victime mérite qu’on lui rende justice ; tout autant que Frank Delacort le vétéran qu’un procès expéditif a envoyé en prison et qu’un cumul d’indices accablant Dustin Byrd vient de faire disculper. Néanmoins la perspective d’enquêter sur la fin tragique de Missy perturbe Aubrey, car elle aussi a un secret : elle communique avec les morts.

 

En fait, ce sont surtout eux qui la sollicitent. Et c’est là que réside toute l’ambivalence de ce don qu’elle vit parfois comme une malédiction. De l’incrédulité méprisante de certains destinataires des messages des défunts à la cruauté d’esprits entrants maléfiques, elle compose depuis l’enfance avec les écueils du don héréditaire qui a mené son père à la folie et lui a valu d’être élevée par sa grand-mère Charley, au sein de la fête foraine que possédait cette dernière. Sans compter que cette étrange faculté a mené son mariage au déclin.

 

Cependant, son emploi au Journal de Surrey a amorcé sa réconciliation avec son talent de médium. Grâce à lui, elle aide les esprits qui hantent certaines maisons à passer de l’autre côté et à apporter le réconfort aux êtres chers qui les pleurent. Cette incursion dans le journalisme d’investigation ne risque-t-elle pas de compromettre la sérénité qu’elle a durement acquise au fil des années ? En effet, le commerce des esprits n’est pas de tout repos et une mort violente suscite parfois une soif de vengeance, une haine dont Aubrey a fait, par le passé, l’amère expérience...