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La veine 2018 des Mines noires

Le mélange des genres est de mise pour cette quatrième édition.

Sandrine Destombes

 

Mon coup de cœur ira à Sandrine Destombes, auteure discrète qui écrit avant tout pour elle-même, afin d’ancrer en quelque sorte son esprit ailleurs que dans le quotidien, et déclare avoir été surprise par le succès de son premier roman, L’arlequin.

 

Celui-ci s’est confirmé au fil des aventures de son héroïne, Max Tellier, une jeune commissaire de police à la personnalité complexe. Les trois volumes relatant ses enquêtes ont fédéré une communauté de lecteurs enthousiastes sans doute sensibles au fait qu’écrire en restant fidèle à soi-même, sans chercher à séduire, est un gage de qualité.


 

 

Ils étaient cinq, le dernier roman de Sandrine Destombes a pour héros le capitaine Brémont, gendarme profiler d’un abord plutôt froid déjà rencontré dans L’arlequin. En effet, une fois n’est pas coutume dans ce genre littéraire, police et gendarmerie se côtoient harmonieusement.

 

Dans le décor déjà planté de cet univers qui lui est familier, le lecteur se verra emporté par un personnage aux antipodes de celui de Max, quoique recélant ses propres fêlures.


Éric Dupuis

Comme en atteste cette photo extraite de son site internet, Eric Dupuis entretient depuis trente ans une liaison durable avec la police.

 

Nul besoin, par conséquent, pour cet auteur, de « plancher » sur le respect des procédures ou l’exactitude des détails ; il exerce d’ailleurs en parallèle les fonctions de conseiller technique sur des séries télévisées.


 

Sur son stand, j’apprends que l’expression « Vingt-deux, v’là les flics ! » trouve son origine dans la longueur de vingt-deux centimètres du couteau des apaches.

La remarque est d’actualité ; elle réfère au recueil de nouvelles paru fin janvier auquel il a contribué.

 

 

L’univers d’Eric Dupuis est des plus sombre ; il décrit sans concessions la dure réalité, la profession, l’envers du décor et, occasionnellement, il dérange.

 

Devoir de mémoire, son dernier roman ne déroge pas à la règle. Son héroïne, ancienne favorite d’un colonel SS, échappera-t-elle aux ombres du passé ?

 


Nous sommes bien loin, me direz-vous, de la douceur de vivre censée présider à ce blog. Sans doute, mais si nous voulons la préserver, nous devons garder les yeux ouverts sur le monde, entretenir notre capacité à nous indigner et à nous insurger. Maintenir l’équilibre de notre société est l’affaire de chacun, car, aussi sublime que soit le sacrifice d’un homme aussi courageux que le gendarme Arnaud Beltrame, qui a donné sa vie pour en sauver une autre, l’aberration de sa mort est intolérable.

 

Si je salue dans ce post les talents multiples d’Eric Dupuis, également dessinateur et auteur de BD, j’y associe un hommage aux hommes et aux femmes des forces de maintien de l’ordre dont l’engagement se paie parfois d’un lourd tribut pour eux comme pour leurs proches.

 

 

 

 

 

Un policier romancier,

dessinateur

et auteur de BD...


Rien de tel pour échapper à la sombre réalité de ce monde que de se réfugier dans le surnaturel.

Les thèmes que je retiendrai de ce salon laissent encore une fois apparaître en filigrane des amitiés entre auteurs.


sylvie ginestet & christelle colpaert soufflet

The Poetic Shivers est une maison d’autoédition née de l’association de deux auteures, Sylvie Ginestet et Christelle Colpaert Soufflet.


 

La mort, les vampires, les « ombres » sont omniprésents dans l’œuvre de Sylvie Ginestet.

 

Fascinée par la culture de la Nouvelle Orléans, elle crée de véritables sagas dont les héros sont amenés à s’interroger sur leur nature intrinsèque et à se dépasser.


 

 

Christelle Colpaert Soufflet s’inspire quant à elle notamment de lieux pétris d’un sombre passé en menant l’enquête sur leurs occupants meurtris.

 

Elle mêle fiction et ressenti personnel.

 

 

Ensemble, elles nourrissent l’ambition de « donner ses lettres de noblesse » à l’autoédition.

 


J.B. leblanc & Frédéric livyns

 

J.B. Leblanc et Frédéric Livyns ont, pour leur part, fait le pari gagnant d’écrire à quatre mains Le miroir du damné, un thriller fantastique où s’enchaînent des meurtres terrifiants sur fond de sorcellerie.


 

 

 

De J.B. Leblanc, (Jibé Leblanc sur FB) j’ai trouvé séduisante et originale la série en deux tomes des Passeurs, mettant en scène deux passeurs d’âme soudain devenus les cibles d’un tueur, une énigme qu’il évoque avec une passion communicative.


 

 

Quant à Frédéric Lyvins (qui se décline en Livéric pour ses ouvrages destinés à la jeunesse), j’ai une tendresse particulière pour ses Petites histoires à faire peur… mais pas trop, qui aident les tout-petits à surmonter leurs peurs.


emmanuel prost

 

C’est également sur une note de tendresse que se termine ce post ; celle avec laquelle Emmanuel Prost décrit dans Un été 48, les tribulations d’une famille de mineurs lors de ses premières vacances.


Entendre l’auteur évoquer le tirage au sort qui désigne les heureux bénéficiaires des vacances à La Napoule, mais aussi les destins chamboulés par un sinistre coup de grisou des personnages de La Descente des anges ou encore la quête identitaire d’Hélène Pastoret, la jeune infirmière héroïne des Enfants de Gayant, est déjà en soi un régal.

 

Le bel hommage qu’Emmanuel Prost rend à sa région d’adoption est servi par des personnages authentiques et par conséquent attachants.