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Les pépites du Canard policier

2018, enfin ! À peine suis-je sortie des limbes, que Michel un ami, me propose une virée au Canard policier de Dainville.

 

Ça tombe bien ; ces derniers temps, j’ai côtoyé mon lot d’opportunistes et de tire-au-flanc et j’aspire à me réchauffer à la flamme de la créativité.


Ce qui me fascine avant tout, c’est le processus créatif propre à chaque auteur, la genèse de son imaginaire, sa cohabitation avec le texte et ses personnages. Je ne suis pas déçue du voyage : le salon regorge de « pépites », en ceci qu’il rassemble les déclinaisons les plus variées et parfois inattendues du genre policier.

Encore en mode « schtroumpf grognon », je fuis la couverture rouge et noire d’un premier auteur. Elle m’évoque un univers un peu trop sombre et je me réfugie dans le synopsis d’Arsenal et vieux dentiers de Ricardo Salvador, son voisin de table.

 

Humour décalé et situations désopilantes propulsent deux mamies, que rien ne destinait à fréquenter le milieu du banditisme, dans une intrigue haletante, ayant pour toile de fond la ville d’Étretat.

 

Les personnages sont hauts en couleur, l’atmosphère burlesque et non dénuée de tendresse. On ressent chez l’auteur le plaisir de divertir avec ce roman pétillant où la vie de personnages ordinaires bascule dans une dimension surréaliste.


 Rassérénée par cette entrée en matière, j’en reviens à David James Kennedy. En effet, la couverture que j’ai fuie n’est autre que celle de Malgré elle, deuxième roman de l’auteur du plébiscité Ressacs.

 

Je découvre un écrivain aussi captivant que le suspense qu’il instille avec brio dans ses ouvrages. « Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage » semble justement faire partie de ses préceptes.

 

Adepte de méritocratie, je jubile en constatant le succès au rendez-vous de cette conception de l’écriture élaborée, documentée, efficace, qui entraîne les héros de ce thriller scientifique à travers le temps et l’espace.


David James Kennedy évoque avec passion ses personnages, sa « mécanique » de la création, de la même façon qu’il n’hésite pas à recommander d’autres auteurs ou souligne l’importance primordiale des retours de sa communauté de lecteurs, qui apparaît comme avoir été l’un des moteurs de son envie première d’être publié.

Mais revenons-en au mystérieux… comment dire ? Le terme

« stalker » serait le plus approprié ; après tout, l’individu se contente de persister à nous suivre. Disons, surtout, qu’il me procure une déroutante sensation de déjà-vu lorsque Gaylord Kemp, auteur jeunesse, le présente comme étant « son » personnage, Carlton Heston.

 

Damned, j’ai déjà croisé le raton laveur détective sur le stand d’un autre auteur, Michaël Moslonka, qui publie, aux Éditions Aconitum, le tome 3 de ses aventures, Les chiffons du profit. Aurions-nous affaire à un héros mercenaire ?

 

Gaylord Kemp s’empresse de me rassurer. Parent libéral, c’est lui-même qui incite son « bébé » à vivre d’autres péripéties sous la plume de confrères qui sont également des amis.


Entre création, amitié et partage se dévoile une personnalité attachante, pratiquant notamment l’écriture à quatre mains ; son complice, Michaël, et lui ont en effet « commis » ensemble une nouvelle, L’ombre de personne, où la volubilité de l’un et la concision de l’autre se sont harmonieusement mêlées.

Au-delà du simple personnage, Carlton Heston est d’ailleurs également un projet destiné aux élèves de CM1 et CM2. Et ce projet n’est pas le seul que Gaylord Kemp, par ailleurs directeur des Éditions Aconitum, ait poussé à prendre son envol après l’avoir mis au monde. En effet, il est aussi l’instigateur des « Mines Noires », le salon du polar de Nœux-les-Mines, dont ce dimanche 11 février verra se dérouler la quatrième édition. À bon entendeur…


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À venir, d’autres « pépites » dans un prochain post.